Mission: Election du maire

Julien n'était pas vraiment habitué à cette forme de liberté trop excessive. Il ne savait peut-être pas où il était, pourquoi ils étaient si peu nombreux, d'où ces gens venaient... Mais, même si ce n'était pas dans leurs habitudes à eux, lui avait pris l'habitude de vivre dans une ville "normale", s'il pouvait l'appeler ainsi, avec une mairie, des policiers, etc... Bref, une ville normale du XIXème siècle. Ici, c'était bien différent, à commencer par le fait qu'il n'y ait pas de mairie. Où rien qui y ressemblait. Même si les autres répondiaent à son projet et qu'ils se mettaient d'accord pour faire de l'un d'eux leur chef, il ne savait même pas où ils allaient le mettre. Pour un début, la bibliothèque n'était pas trop mal choisie. Elle était grande et spacieuse, comportait des chaises, des tables, beaucoup de rayons qui pouvaient servir d'isoloirs. Il avait installé des chaises en demi-cercle en face de lui, comme dans une assemblée. Il était prêt, il n'avait plus qu'à attendre.

Après en avoir parlé à quelques uns de ceux qu'il avait rencontrés lors de ses visites solitaires de la ville. Ensuite, il avait posté des affiches un peu partout demandant à chaque habitant de se rendre en ce lieu même, aujourd'hui. Il espérait que tous étaient aussi perdus que lui et qu'ils trouveraient ainsi le moyen de faire connaissance. Ceci était la deuxième idée du rendez-vous. Le premier était d'élire un maire. Il avait déjà tout prévu pour voir qui avait les capacités pour diriger la ville. Finalement, il avait arbitrairement nommé la ville Cittérature. Tant pis si les autres n'étaient pas d'accord, de toute façon il fallait bien commencer par là.

Sur les affiches, il avait écrit: "A tous les habitants ou visiteurs de Cittérature. Je vous invite tous à vous rendre à la bibliothèque le... à ... heures pour procéder à l'élection du maire de la ville. Merci d'avance pour votre présence. J. Sorel." Ainsi fait, personne ne saurait que c'était lui qui avait décidé du nom de la ville. Maintenant que tout était prêt, il n'avait plus qu'à attendre...

[C'est sûrement pas la première fois que je vais me retrouver en face à face avec moi-même Very Happy

]

Liesel n'était pas dans Cittérature depuis bien longtemps. A vrai dire, depuis qu'elle était arrivée dans cette ville, elle n'avait eu le temps de faire qu'une "semi-rencontre" et n'avait même pas visité les rues. C'était justement ce à quoi elle s'occupait alors qu'elle tomba sur l'affiche. Avant cela, elle avait vu une bibliothèque, une boutique sans personne pour la surveiller, mais elle ne s'y était pas trop longtemps arrêtée et n'avait rien volé, bien sûr. Elle avait aussi vu une piscine qui l'avait franchement attirée, où elle ne s'arrêta pas non plus. Elle ne savait toujours pas qui surveillait et ne voulait pas s'attirer des ennuis. Elle en avait déjà bien eus assez...

Finalement, c'était en ressortant d'un grand cinéma, plus grand et plus moderne que le peu qu'elle connaissait de cinémas, que ses yeux s'était arrêtés sur un papier blanc accroché au mur. Apparemment, un rendez-vous pour la bibliothèque. Justement, c'était dans quelques minutes l'heure à laquelle il fallait y entre. Elle y retourna facilement, la ville n'était pas grande et elle connaissait le chemin, et regarda discrètement par la fenêtre. Elle avait également appris à se méfier de tout le monde en Allemagne nazi. Elle ne fonçait jamais tête baissée quelque part. Sauf une fois, lorsqu'elle avait vu Max, bien sûr.

Le seul visiteur était un jeune homme qui attendait. Il n'avait pas l'air méchant, mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Aussi, au lieu de rentrer et de dire bonjour poliment comme l'aurait fait n'importe qui, elle resta cachée derrière la fenêtre. Dès qu'il eut la tête tournée, elle entra par celle-ci - qui était ouverte - et se cacha derrière le comptoir. Elle allait attendre ici un moment. Une fois qu'elle serait sûre qu'il n'y aurait aucun risque, elle sortirait.

Le temps passa, et le jeune homme ne bougeait pas. Il avait l'air un peu malheureux, ou impatient peut-être, que personne ne vienne. Finalement, elle risqua son coup. Il n'avait pas l'air d'un nazi. Déjà, il s'habillait bizarrement, comme on s'habillait au siècle dernier. Les nazis n'aimaient pas passer pour des clown. Elle se leva et s'approcha timidement.

Bonjour.

Puis, voyant que des chaises avaient été installées - sûrement par le jeune homme - elle s'installa, et attendit que d'autres arrivent.

[Bon, je me parle souvent toute seule, mais dans ces cas-là y'a deux moi, pas trois Laughing

]

Quand Erika quitta Harry, il était tard. Elle avait prévu de rentrer chez elle - enfin, dans la maison qu'elle avait prise pour être la sienne. De toute façon, pas de problème, il n'y avait pas un chat dans cette maudite ville. Enfin si, Harry, c'est tout. Heureusement d'ailleurs, parce qu'elkle allait se retrouver bien seule. C'ets pas parce qu'elle était méchante et sanguinaire... Bon, bon, elle n'était pas si méchante que ça ! La seule raison d'avoir pu tuer sa soeur était d'être jalouse, voilà tout ! Mais oui, elle était jalouse... Bref, voilà qu'elle se mettait à penser à sa vie, alors qu'elle avait autre chose à faire. Quelque chose de complètement cool et inquiétant: elle était passée devant une affiche sur l'élection du maire de la ville - qui, au passage, s'appelait apparemment Cittérature. Cool et inquiétant, exactement.

Cool, parce qu'elle en venait à rêver qu'elle alait se faire élire maire. Vraiment, ce ne serait pas génial ? Etre à la tête d'une ville... Peut-être était-elle un peu jeune. Mais après tout, c'était bien précisé que "tout le monde est invité", alors dans ce cas ! Elle avait envie de tenter quelque chose de nouveau dans sa deuxième vie. La politique, ça changeait du lycée ! Alors pourquoi est-ce que ça devrait être inquiétant ? Pour la simple et bonne raison qu'elle pouvait ne pas se faire élire. Qui dit maire, dit aussi organisation, donc police, réouverture de la prison... En gros, la galère. Elle s'était retrouvée là, mais qui sait qui pouvait l'y rejoindre ? Josie, elle était peut-être morte, mais en théorie elle aussi était morte ! Pourtant elle était là ! Mon dieu... Si Josie réapparaissait. Ou même Melissa, Luke... Ils savaient tous qui elle était, ce qu'elle avait fait, ils la dénonceraient !

Au jour et à l'heure indiquée, elle se rendit à la bibliothèque. Le J. Sorel qui avait écrit l'affiche était là, avec une autre fille, pas très grande, plus jeune qu'elle, l'air un peu timide et habillée franchement comme un papi. Elle fit une rentrée fracassante, tout pour annoncer qu'elle était là. Mais... non, attention, faire bonne image de soi ! Elle s'excusa et referma la porte avec délicatesse. puis elle alla s'asseoir. Au début elle se dirigea du côté opposé, puis finalement revint se mettre près de la petite fille. Paraitre aimable...

Salut ! Monsieur Sorel ? Je suis Erika McClain. J'ai vu votre affiche. Et... bonjour, toi.

Après avoir quitté Liesel, Azilis s'était de nouveau retrouvée seule. Et, si elle avait à présent la convinction que Myrddhin n'avait rien à voir là-dedans, elle se savait dans un lieu totalement inconnu, et cela l'inquiétait. Comment s'en sortir, comment rejoindre Kian ? Enfin... Il y avait pourtant des gens dans cette ville, même s'il y en avait peu, elle en avait vu: ils auraient pu se serrer les coudes... Ces rues, si étranges pour la gallo-romaine qu'elle était, semblaient sans fin, et cependant désespérément vides... C'est alors qu'elle tomba sur une affiche...

"A tous les habitants ou visiteurs de Cittérature. " Ainsi cette ville étrange et inconnue avait à présent un nom. Cittérature... Un nom pour le moins étrange, mais qui plaisait bien...

"Je vous invite tous à vous rendre à la bibliothèque le... à ... heures pour procéder à l'élection du maire de la ville." Ah, enfin quelque chose d'interessant ! Ainsi, si elle parvenait à trouver cette bibliothèque, elle pourrait voir les autres personnes coincés dans cette ville. Qu'est-ce qu'était exactement un maire ? Une sorte de gouverneur ? Bah, elle n'avait qu'à y aller, elle verrait bien. Il ne lui restait plus qu'à finir de lire l'affiche pour voir si cette bibliothèque était mieux indiquée...

"Merci d'avance pour votre présence. J. Sorel." Sorel... Ce nom lui disait quelque chose... Mais oui, bien sur ! Julien Sorel, le jeune homme de la prison ! Azilis serait bien contente de le revoir. Elle allait trouver cette bibliothèque. Et si elle ne la trouvait pas, elle ouvrirait toutes les portes de la ville pour voir. A force de persévérance, elle finirait bien par trouver...

Finalement, trouver la bibliothèque s'était révélé plus facile que prévu. En effet, le mot était inscrit en gros caractère sur la porte située juste en face d'elle. Elle aurait difficilement pu le louper... Elle entra. Trois personnes se trouvaient déjà à l'intérieur. Parmi elles, ele reconnu immédiatement Julien et Liesel. La troisème était une jeune femme qu'elle ne connaissait pas.

-Bonjour ! s'exclama-t-elle.

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